Formation et Conception

Intelligence Humaine et Artificielle

 

1. Intelligence humaine ou artificielle

 

Situons le débat dans son contexte :

 

Les premiers ordinateurs sont inventés pour accélérer la vitesse de calcul des humains. Ils ont ainsi permis la mise au point de la bombe atomique et plus tard favorisé le débarquement des hommes sur la lune. Ces ordinateurs sont des machines dotées d’un programme, c’est-à-dire d’un ensemble d’ordres à exécuter très vite pour obtenir rapidement le résultat d’un calcul compliqué. Bref ce sont des supercalculateurs !

 

Dans un second temps, on s’aperçoit que l’ordinateur peut aussi servir à gérer des tâches simples, mais répétitives et fastidieuses. A côté du super calculateur en maths, était né l’ordinateur de gestion.

 

Il n’y a dans ce type de machine aucune intelligence et rien n’est plus sot qu’un ordinateur mal programmé.

 

Précisons aussi que les robots actuels utilisés dans les entreprises industrielles sont programmés pour souder, coller, visser, clouer, coudre, bref travailler manuellement très vite. Aucune intelligence ne circule dans ces engins. Personne ne prétend avoir entendu un robot dire : « Et les gars, si on prenait un café ? »

 

Après de nombreuses tentatives pour créer une machine non programmée et qui apprend elle-même, à la matière d’un être humain, les spécialistes déclarent que cette étape est franchie depuis qu’un ordinateur non programmé a battu le champion du monde de jeu de Go en 2012.

 

Pourquoi cette affirmation : parce que le jeu de Go est intuitif et ainsi échappe au jeu par raisonnement, plus facile à construire avec un programme (cas du jeu d’échec).

 

Depuis les experts attendent une machine capable de comprendre qu’elle existe et donc douée de conscience et pouvant se développer à la manière d’un humain.

 

Notons qu’on distingue l’intelligence artificielle faible (machine non programmée, mais ne sachant pas qu’elle existe) de l’intelligence artificielle forte (machine consciente).

 

La première question qui traverse l’esprit du béotien que je suis est : Science-fiction ou réalité ?

 

 

Le cerveau humain vu par Dame Nature

 

2. Mais le débat se présente ainsi :

 

 

Première étape :

 

Nous y sommes avec l’intelligence artificielle faible qui est en plein développement. On citera le programme Watson d’IBM, Cortona chez Microsoft, Siri chez Apple et Alexa d'Amazone. Déjà cette intelligence, dont le nom reste exagéré, va permettre de construire des programmes plus performants pour résoudre les grands problèmes actuels de développement.

 

Mais l’affaire se présente sous un angle différent si l’on ajoute d’autres nouvelles technologies qui vont bien sûr fusionner avec l’intelligence artificielle faible.

 

Citons les nanotechnologies, la biotechnologie et les sciences cognitives. Ainsi associer, ces techniques vont progressivement envahir tous les domaines du monde du travail et provoquer ce que les spécialistes appellent une disruption technique.

 

Nous savons tous que le progrès technique ne crée pas de chômage, nous l’avons appris à l’école. Mais ici, le choc sera si violent que nous aurons des employés (surtout dans le travail de bureau) qui seront incapables de suivre.

 

Ceci explique pourquoi Mario Draghi et Christine Lagarde insistent sur la promotion du revenu universel. Attention, que l’on ne si trompe pas, il ne s’agit pas de payer définitivement la population à rien faire, il s’agit de régler le problème de disruption passager en attendant l’apparition des nouveaux métiers nés de la technologie, mais surtout en attendant que l’enseignement s’adapte.

 

 On ne peut en effet remplacer un programmeur par un data scientiste du jour au lendemain, le niveau n’étant pas équivalent.

 

 

 

 

 

3. Et se poursuit ainsi :

 

 

Deuxième étape :

 

Avertissement : ce propos résulte de l’affirmation des spécialistes et ne saurait être une affirmation d’avenir certain de notre part. Il s’agit d’un espoir ou d’une attente des chercheurs dont le succès n’est nullement garanti. Mieux jusqu’ici, l’attente n’a pas été récompensée.

 

Voici les faits tels qu’ils se présentent aujourd’hui :

 

Un certain nombre des chercheurs en sciences cognitives (neurologues) oublient le protocole et commencent à affirmer, sans démonstration, que l’être humain est une machine biologique évoluant (ou apprenant) grâce à des algorithmes plus ou moins complexes. Et chemin faisant, franchissent allègrement le pas suivant :

 

L’être humain n’a pas d’esprit (qui n’est qu’une fonction résiduelle du cerveau !). En conséquence, La machine intelligente (intelligence forte) va apparaître et apprendre plus vite que l’humain et sera, vers 2030, dotée de conscience dont celle de sa propre réalité.

 

Ce jour-là, l’être humain s’effacera devant la supériorité de la machine et sa formidable capacité à apprendre.

 

 

 

 

4. Pourquoi ?

 

La machine possèdera un raisonnement logique et cohérent dénué de sentiments humains donc de comportements paradoxaux. Il y a ainsi lieu de penser que rapidement, elle va réaliser deux choses :

 

L’être humain n’a pas l’intelligence suffisante pour la comprendre

L’être humain risque de freiner avec ses « états d’âmes », le développement de la machine ou pire de le limiter.

Il (l’humain) représente donc un danger pour le développement de la machine et sa compréhension du monde, donc il faut éliminer ce danger.

 

Pour les fans de science-fiction, cette affaire n’est pas sans rappeler l’ordinateur Hal 9000 du film 2001, odyssée de l’espace.

 

 

Cette situation donne lieu aux Etats-Unis à un débat sur la place publique où les dirigeants des grandes entreprises numériques s’affrontent. :

 

D’une part, les tenants du danger de l’intelligence forte telle que nous venons de le décrire qui réclament une pause dans les recherches, le temps de la réflexion.

 

D’autre part, les tenants du risque financier lié au fait des chinois. En effet, les entrepreneurs chinois n’ont pas d’états d’âmes et prônent un développement rapide de l’intelligence artificielle, plan soutenu par le pouvoir politique en place dans le cadre du projet numérique de ce pays pour devenir leader dans ce domaine.

 

Face à ce défi, la solution préconisée par certain est impressionnante : on ajoute une puce dans le cerveau des humains et l’affaire de l’apprentissage est réglée. Cela s’appelle du transhumanisme ou de la réalité augmentée.

 

Mais ainsi, l’être humain apprendra plus vite que les machines et gardera le pouvoir !