Formation et Conception

Nature et culture

 

Nature où culture ?

(page mise à jour le 08/01/2019)

 

 

Une volonté d'humaniser la dichotomie nature/culture

 

Par la suite, l'idée anthropologique a été de séparer, pour mieux comprendre, la part culturelle de la part naturelle de l'Homme. En somme l'idée était d'opposer un cursus universel à l'Homme à travers des gestes, des habitudes, des goûts, des peurs, des rites... dits naturels, c'est à dire qui découleraient d'un besoin primaire : survivre, manger, dormir, exister mais aussi coexister, avoir une place dans un groupe (si tant est que vivre en groupe soit une forme naturelle d’existence de l'être humain).

De nombreux ouvrages anthropologiques ont alors étudié par exemple notre façon de manger sous le regard d'une distinction forte, celle du cru et du cuit (Lévi-Strauss). A partir de là on pouvait analyser ce passage d'un mode de consommation naturel à un mode de consommation culturel (nous schématisons ici et de façon volontaire les résultats des différentes études)

 

 

Des débuts difficiles

 

  Les notions de nature et de culture sont très rapidement apparues dans les recherches anthropologiques. Malheureusement, les angles d'approche n'ont pas toujours été efficaces. Les premières études ont porté sur des notions telles que le "bon sauvage" proche du monde naturel qui l'entoure en opposition à nos sociétés industrielles. Période durant laquelle les analyses ont été tronquées par des points de vue proche d'un classement des races et des cultures. Ce qui n'enlève rien aux données collectées qui une fois ressorties de leur archive peuvent être dépoussiérées et analysées sous un regard social et culturel nouveau.

 

Mais qu'est-ce que la nature?

 

Aujourd'hui, la vision de cette opposition a fortement évolué remettant en cause jusqu'au concept même de nature. En effet, imposer un environnement dit naturel en contradiction avec l'environnement de l'Homme, nous sortirait d'office et sans doute possible de la nature telle qu'on la décrit et c'est sûrement là que se trouve notre plus grand défi. Nous sortir de la nature nous permet de ne plus l'envisager comme vitale à notre survie.

Or pouvons nous vivre sans celle-ci ? Philipe Descola, souhaite faire tomber cette distinction nature/culture en s'occupant plutôt de traiter et d'analyser les relations entre humains et non-humains de façon aussi importante que les relations humains-humains.

 

Trois hypothèses sur la relation nature/culture.

Nature

Culture

1

 

Nature et culture s'opposent en tout, elles sont en parfaite dichotomie. On y place souvent l'Homme dans la sphère de la culture étranger de part sa condition à la notion de nature. L'idée est que l'altération de la nature n'impacte pas l'Homme.

Nature

Culture

2

 

Nature et culture sont toujours perçues en oppositions, mais on accepte l'idée d'un rapprochement (d’intérêt, d'obligation, de volonté...) qui permet dans certains cas d'étudier et de travailler sur les deux à la fois.

On admet que certains changements naturels peuvent modifier le comportement culturel de l'être humain, mais pas dans sa globalité. L'Homme peut toujours s'en sortir.

 

Nature

Culture

3

 

En opposition totale avec les deux premières hypothèses. L'idée que la nature prévaut de par sa présence immuable et que la culture dans son sens "création de l'Homme" n'est qu'une partie en soit d'un tout et que sans la nature il n'y a pas de culture.