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Trump's saga : épisode deux

 

Épisode deux

 

Sous les feux de la rampe actuellement, les décisions du président américain concernant les importations du pays :

 

Convaincu que l'Amérique souffre d'une entrée massive de produits étrangers à bon marché, Trump a décidé de mettre bon ordre à tout cela.

 

Du coup le ciel commercial a pris feu et l'orage menace le commerce mondial.

 

 

1 - La situation du commerce mondial à l'arrivée du nouveau président US (2017)

 

 

 11 - L 'OMC

 

Le commerce mondial, encadré par l'organisation mondiale du commerce (OMC depuis 1995) qui a succédé à l'accord général tarifaire (GATT : de 1947 à 1994), est en plein développement (17.730 milliards de dollars US en 2017) et se caractérise par des droits de douane tarifaires réduits au minimum.

 

Dans ce domaine, le premier exportateur mondial est l'union européenne avec 5.903 milliards de dollars US, devant la chine (2.263 milliards de USD) et les USA (1.546 milliards USD).  En parallèle, les droits de douane les moins chers sont pratiqués par les USA, l'Europe des 28 et le Japon.

Enfin, 164 pays adhèrent à l'OMC.

 

Sous l'angle réglementaire, les droits de douane sont régis par la clause de la nation la plus favorisée. Ce qui signifie que chaque pays, dans ses relations commerciales, doit appliquer aux pays avec lequel il commerce, le tarif du pays le plus favorisé.

 

12 - Méthodes américaines non tarifaires

 

A côté des accords tarifaires, les états ont recours, pour protéger leur économie ou pour répondre à une attente des consommateurs, a des réglementations nationales permettant de refuser l'entrée de certaines importations .

 

Les français connaissent bien ces barrières non tarifaires en particulier dans leur relation avec les USA (Citons pour mémoire la réglementation sur le bruit des avions qui en son temps pénalisa le concorde, mais aussi les réglementations pénalisant le fromage français, etc...). En matière de barrières non tarifaires, les américains sont très actifs depuis longtemps.

 

Proche de la notion de protectionnisme, ajoutons aussi le refus des brevets mondiaux sur le territoire national US. Prenons pour exemple, la "puce électronique" de Roland Moreno qui a toujours été refusée par les banquiers américains malgré le taux exorbitant (10%) de fraude à la carte bancaire.

 

13 - Méthodes européennes non tarifaires

 

Les européens ne sont pas en reste face à cette situation. Voyons deux exemples pour lesquels les américains nous ont "traîné" sur le banc des accusés de l'ORD (l'organe de règlements des différents de l'OMC) : l'interdiction d'entrée en Europe du veau aux hormones (refusé par le consommateur européen) ou les subventions à l'aviation pour lutter contre les tarifs de Boeing (lorsque le cours du dollar baisse : autre méthode non tarifaire ).

 

14 - Les zones économiques

 

Enfin, précisons que les zones économiques comme l'Europe ne rentrent pas dans le cadre de la clause de la nation la plus favorisée de l'OMC (en Europe, pas de droits de douane). Exemple : une fois le Brexit en place, les anglais devront payer des droits de douanes pour vendre dans la zone euro.

 

 

 

2 - Les décisions de Trump

 

Dans le contexte commercial décrit Donald Trump décide de recréer les droits de douanes tarifaires, dont on avait bien compris qu'ils étaient en voie de disparition. (Taxes sur l'Aluminium et l'Acier).

 

Cette décision devrait permettre aux américains de fabriquer de nouveau de l'acier ou de l'aluminium et donc de réduire la facture des importations, tout en augmentant le travail sur le territoire américain.

 

Bien entendu, cette décision est contraire aux règlements de l'OMC que nous venons d'évoquer et bien sûr les états ont déposé une plainte de l'ORD.

 

Compte tenu du poids de l'Amérique dans le commerce mondial, l'OMC est ainsi mise en péril, si les USA arrivent à imposer leur point de vue.

 

 

3 - Les bonnes cartes du jeu de Trump

 

On peut raisonnablement penser qu'il suffit, à l'instar de la réaction des européens de pénaliser les USA par une réponse adaptée pour que l'affaire se calme. Or rien n'est si simple !

 

En effet, les USA sont les premiers importateurs mondiaux et donc dans ce jeu commercial, les Européens sont perdants et plus particulièrement les Allemands. Donc, les Allemands réagissent avec mesure, car leur économie repose sur les exportations plus que sur la demande intérieure (par opposition à la France).

 

D'autre part, les chinois, gros exportateurs aux USA, ont cédé  devant la pression de l'Amérique, ce qui met les européens en situation délicate.

 

S'agissant des chinois, leur méthode commerciale (exigence de transfert de technologie) est très critiquable et il faut bien avouer que la vision de Trump n'est pas dénuée de fondement. Mais c'est loin d 'être le cas de la situation européenne.

 

Donald Trump a donc des cartes dans son jeu, qui pour l'instant lui réussissent plutôt bien,mais...

 

 

4 - Les mauvaises cartes du jeu de Trump

 

On peut résumer la vision de Donald Trump avec deux mots :

 

Court terme et naïveté

 

41 - Court terme

 

Court terme, car les autres pays ont les moyens de réagir en isolant progressivement les USA du jeu mondial : les relations commerciales actuelles sont réparties sur  quelques grands axes (USA, Chine et Europe). Mais cette situation économique évolue et se déplace vers la plaque asiatique. La chine et l'Inde peuvent très bien commercer d'une part sur leur zone (Asie) et d'autre part avec l'Europe. Rien n'est figé dans le marbre pour l'éternité et bien des puissances passées ont sombré dans l'oubli pour avoir négligé ce mouvement perpétuel.

 

42 - Naïveté

 

Si Donald  Trump s'imagine que les chinois ont accepté ses exigences sans réagir, il est bien naïf de croire ceci. En effet, les chinois s'inscrivent dans la durée et ils vont se donner les moyens commerciaux et financiers de réagir à la décision américaine.

 

D'autre part, sur leur territoire national, les américains vont forcement payer plus chers leurs automobiles puisque le prix des matières premières aura augmenté. Et puis, il s'échange aujourd'hui bien plus de produits semi-finis que de produits finis et ceci peut lourdement pénaliser les américains. Nous imaginons mal ces deniers accepter sans rien dire de payer plus cher leurs gadgets technologiques préférés et ne perdons pas de vue que ceux sont les pauvres qui seront pénalisés et comme dans tous pays ils sont plus nombreux que les riches, USA compris, le moteur économique américain qui est aussi basé sur sa formidable demande intérieure, pourrait bien se gripper.

 

 

 

 

Un exemple de réaction commerciale chinoise

 

Pour se développer, les chinois avaient besoin de vendre beaucoup aux américains et leur force résidait dans la rente salariale. (des salaires plus bas qu'ailleurs dans le monde)

 

Avec la montée du niveau de vie des ouvriers chinois, cette rente s'estompe.

 

Donc les chinois ont prévu de développer les technologies numériques modernes pour être dans la course au progrès mondial et surtout présent sur tous les terrains économiques (plan actuel de l'économie chinoise).

 

 

 

5 - Conclusion

 

Ce retour au protectionnisme voulu par la plus grande puissance du monde peut s'avérer une catastrophe économique sans précédent. Que l'on se souvienne des choix fait après la crise de 1929.

 

Ensuite, dans un second temps cela peut sérieusement entacher la puissance américaine, sauf si tout ceci n'est qu'un feu de paille éteint par les élections américaines de mi-mandat...

 

 

 

Remerciements

 

Nous tenons ici à remercier le président Donald qui nous offre un support de qualité (ses décisions) pour expliquer sous un angle différent les rouages économiques.

 

 

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