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Trump's saga : épisode trois

 

Historique commercial Chine -USA (pour mémoire)

 

     Les chinois se sont sortis du cercle infernal de la pauvreté par la vente de produits à faible valeur ajoutée, à prix discount, aux américains. (Marché très consommateur)

     Dans un second temps, les chinois ont voulu accéder à une plus grande autonomie par l'acquisition d'un savoir faire sur les produits à forte valeur ajoutée. Ils  ont donc décidé d'imposer aux produits entrant sur leur territoire, un transfert de technologie.

     Ce transfert a permis aux chinois un développement rapide de leur savoir-faire de pointe dans le domaine des produits a forte valeur ajoutée

     Aujourd'hui, le marché américain étant toujours nécessaire aux chinois, ces derniers ont intérêt à négocier avec Trump. Autrement dit, accepter les décisions du président américain.

 

 

 

Épisode trois

 

    Jamais à court d'idées commerciales, le président américain vient de décider une nouvelle série de mesures protectionnistes à l'encontre de la chine.

     Les importations chinoises aux USA seront frappées par des taxes douanières pour un taux de  25% .Cela devrait représenté, selon les médias, environ 14 milliards de dollars supplémentaires.

    Les chinois ont immédiatement répliqués par des mesures identiques en montant.

     Rappelons le contexte de la relation Sino-américaine.

 

 

Le flux financier

 

     Il ne représente donc pas uniquement l'équivalent monétaire des échanges de marchandises ou services, mais aussi les mouvements de devises pour investissement ou spéculation.

 

   S'agissant des investissements, ils représentent les sommes que les entreprises consacrent à leur développement en dehors du territoire national. Par exemple, si Peugeot se développe en Chine, il pourra construire une usine sur place en puisant dans sa trésorerie ( en sortant des euros du territoire national) ou en empruntant les sommes nécessaires en France ou sur place.

 

     Ces investissements de long terme dans le reste du monde sont appelés des IDE (investissements directs à l'étranger).

 

      A côté de ces investissements longs, l'entreprise peut réaliser un investissement dit de portefeuille :

         Il s'agit d'acheter moins de 10% du capital d'une entreprise étrangère souvent à vocation de réaliser un placement plus ou moins court dans l'espoir d'une plus-value, le jour de la revente de cette acquisition. (constatée en moins dans le compte financier, ligne investissement de portefeuille).

 

        Enfin, une entreprise ou un riche investisseur peut acheter une devise étrangère juste dans le but de spéculer sur son appréciation future ou pour réaliser un placement intéressant si les banques locales servent un intérêt plus élevé que sur le territoire national (actuellement, il vaut mieux placer ses excédents de trésorerie au Portugal qu'en France ou en Allemagne, par exemple)

 

 

 

Le commerce international

 

On distingue deux grands flux dans le commerce international :

 

Le flux de marchandises et de services appelé flux réel

Le flux d'argent appelé flux financier

 

En théorie ces deux flux devraient être équivalents, mais en réalité quelques éléments viennent perturber cet équilibre:

 

1 - Le paiement des achats qui peut être différé dans le temps et fractionné

2 - La variation des cours des monnaies qui influe sur le montant réglé

3 - Le fait qu'il existe un marché de l'argent au même titre que  celui du gaz ou des voitures

 

Ces trois points font que la balance des paiements qui devrait être égale à zéro est ajustée par un compte "erreurs ou omissions".

 

Ajoutons, que cette balance étant un document statistique, il existe des pays où les statistiques n'ont pas la fiabilité voulue, ce qui contrarie l'ajustement.

 

 

 

Quelques explications sur les IDE

 

     Un flux d'euros qui sort de France pour être investi ailleurs contribue à la diminution des avoirs en euros sur le territoire national. Il est donc comptabilisé (dans le compte financier, ligne IDE) en moins dans la balance des paiements. Ce mode de comptabilisation est normal, puisqu'il constate une baisse de l'encours de monnaie nationale, dans un premier temps.

     A terme, l'objectif escompté est un gain de devises (monnaie chinoise dans l'exemple ou dollars selon l'accord conclu) annuelles qui reviennent sur le territoire national sous forme de dividendes et comptabilisées en plus dans le compte de transactions courantes (ligne dividendes).

 

   Le solde des deux opérations ayant vocation à devenir positif pour l'entreprise qui investit (Peugeot dans notre exemple) et donc pour l'état  français sous forme de devises.

 

 

 

Le flux réel

 

 

    Il représente les échange de marchandises et de services à travers la planète. Plus le flux se développe, plus les entreprises s'enrichissent et plus les états perçoivent de devises, souvent des dollars.

 

    Si je dirige un pays pauvre (en développement), mes entreprises nationales doivent exporter le plus possible de marchandises pour faire rentrer dans la réserve de change de mon pays des dollars.

 

    Ces dollars vont me permettre d'acheter de l'énergie qui va favoriser le développement de mon pays et aussi m'offrir la possibilité de développer mes infrastructures (Routes, lignes de chemin de fer, électricité, eau, gaz, téléphone, Internet, hôpitaux, et surtout écoles). Une fois doté de ces infrastructures, mon pays peut espérer un avenir économique.

 

     Or, un pays pauvre démuni d’infrastructures, de dollars, et de savoir faire (peu d'écoles) ne peut que produire des marchandises à faible valeur ajoutée dont le prix de vente est modeste et fortement soumis à la concurrence des autres pays pauvres. Mon décollage économique s'avère donc difficile. On parle du cercle infernal de la misère.

 

   Ces grandes difficultés structurelles concernent, pour faire simple, les pays dits du sud. Par opposition, le commerce international est très développé sur trois grandes régions :

 

     L'Amérique du Nord

     L'Europe

     Une partie de l'Asie (Chine, Japon, Inde)

 

   Un équilibre naturel serait lié à la disparition de ces prépondérances...

 

 

Un exemple de conséquences des choix du président Trump

 

Les motos Harley Davidson

 

La firme américaine a pris la décision de  de décentraliser en Europe la partie de sa production destinée au marché européen.

 

Supposons qu'elle donne suite à sa décision et qu'elle s'implante dans un pays zone euro.

 

Etape un : Harley Davidson arrive avec ses dollars pour construire une usine de production (entrée de devises dans la réserve de change, constatée en euros, ligne IDE, dans la balance des paiements). Donc sortie de dollars du territoire américain pour une durée indéterminée.

 

Etape deux : Production de motos en Europe par Harley Davidson qui devient alors résident pour sa production européenne, paye ses impôts en Europe et donne du travail aux ouvriers européens, travail perdu aux USA. (Rappelons que Trump veut réduire le chômage).

 

Etape trois : Réalisation de bénéfices par Harley Davidson qui peut soit renvoyer ses bénéfices aux USA, soit les conserver en Europe pour de nouveaux développements. Dans cette dernière hypothèse, Donald Trump a tout faux et obtient le contraire de son souhait.

 

Sous l'angle psychologique, qui n'est pas neutre, puisque l'économie est une science humaine, Harley symbolise les USA triomphants et Trump détruit ainsi, au moins partiellement, l'image des USA.

 

Trump, les dollars et le commerce mondial

 

   La situation commerciale mondiale est donc caractérisée par les points suivants :

 

     Une prédominance des USA y compris au niveau des instances mondiales

    Une activité soutenue au niveau de l'Europe dominée par l'Allemagne

    Un développement rapide de l'activité asiatique

    Une rente énergétique pour les pays producteurs de pétrole ou de gaz (actuellement)

    Un niveau de droit de douane très bas grâce à l'action de l'OMC

    Un épuisement des ressources en matières premières qui s'accélère

 

 

     Bien sûr le travail n'est pas terminé. Il faut impérativement, pour assurer une paix durable sur Terre, développer les actions suivantes:

 

     Permettre le décollage économique des pays pauvres

     Assurer aux pays producteurs d'énergie, une transition honorable vers l'après pétrole

     Équilibrer les échanges entre pays (pays déficitaires et pays sur-excédentaire dans la balance commerciale)

     Trouver une monnaie de paiement internationale différente d'une monnaie nationale

     Réguler l'utilisation des matières premières

 

     C'est dans ce contexte que Trump réveille les vieux démons commerciaux en réintroduisant les droits de douanes, pour  protéger l'Amérique.

 

 

 

 

L'affaire Harley Davidson...

 

... est un exemple du fait que les entreprises internationales possède un pouvoir d'action qui les protègent des lois nationales trop contraignantes commercialement, le cas échéant.

 

    A titre indicatif, regardez comment les européens ont du mal à taxer  les entreprises de service sur internet (GAFAM). A ce propos, le fisc français s'est montré plus audacieux que le fisc anglais.